Une idée et un rêve transformés en projet
IdéActes, voici le nom que porte notre association. C’est la combinaison entre les « idées », signe de créativité et d’une vision du monde, et de leurs « actes » qui en sont le prolongement concrets dans le monde. IdéActes cherche à favoriser le passage des idées aux actes pour (re)donner le pouvoir à chacun·e d’incarner ce qu’il/elle est au plus profond de lui/elle-même : un·e Être de cœur et de bienveillance. Pour cela, l’un des moyens que nous utilisons est la connaissance et la promotion d’alternatives de vie permettant la reconnexion à notre nature bienveillante et à la Nature. C’est dans ce sens, pour incarner au mieux ce qu’est IdéActes, que nous (Fanny et moi-même) avons décidé de partir en Tour du Monde à la rencontre de femmes et d’hommes vivant et développant des alternatives dans des lieux qu’on appelle des « écovillages ».
Qu’est-ce qu’un écovillage ?
Un écovillage est beaucoup de choses à la fois. Tout d’abord, on peut dire qu’il s’agit d’une communauté qui soutient la vie, par opposition à la société qui bien souvent considère la nature comme un objet, prenant le droit à disposer d’elle comme bon lui semble (déforestation, monocultures, hyper-industrialisation, contamination des eaux, etc.). De plus, cette communauté s’inscrit dans le mouvement de simplicité volontaire avec une perspective d’autosuffisance alimentaire et énergétique. Elle favorise l’expérimentation et la recherche d’alternatives et veut être, dans la plupart des cas, un exemple pouvant être réplicable par tou·te·s. On y trouve également des formations, des ateliers, des conférences, ou même quelque fois des écoles alternatives, dont le principal but est de partager les connaissances et les savoir-faire au plus grand nombre.
Mais laissez-moi vous partager une petite anecdote…
Notre voyage autour du monde n’a pas toujours était aussi prévisible qu’on le pensait. Quand nous sommes arrivés à Auroville, en Inde, dans le projet Sadhana Forest, on ne s’attendait pas à être autant challengés par les conditions de vie. Sadhana Forest a pour mission depuis 15 ans de reboiser une forêt détruite à 99% par l’exploitation humaine. Et ici plus qu’ailleurs, l’eau est précieuse et chaque goutte d’eau compte pour la reforestation. Le lieu a été construit de manière très simple avec des huttes en paille, bambou et bois, sans fenêtres ni portes. Rien de bien surprenant pour le moment puisque c’est une région chaude et aride où la priorité est donnée à la forêt et à la biodiversité. Le moment le plus délicat est venu lorsque nous avons découvert les douches et les toilettes.
Pour les douches, l’eau utilisée vient des eaux de pluie récupérées puis filtrées et stockées dans des grandes citernes. Les douches sont installées en extérieur sans toit avec seulement 4 cloisons qui les délimitent. Nous avons vite compris que si nous voulions prendre une douche, mieux valait la prendre tant que le soleil était là puisque, ici, l’eau n’est pas chauffée. C’est une habitude à prendre mais ce n’est pas bien compliqué. La deuxième chose, c’est que pour prendre la douche nous avions un seau, une coupelle et un savon dur biodégradable à disposition. On nous a expliqué le principe : « Vous devez prendre le seau et le remplir au robinet qui se trouve à environ 20 mètres à l’extérieur de la douche. Mais attention si vous remplissez trop votre seau, il deviendra trop lourd pour le transporter jusqu’à la douche, et s’il n’est pas suffisamment rempli vous ne parviendrez pas à vous nettoyer complètement ». Un peu surprenant comme principe au début, mais nous avons fini par apprendre après quelques essais la réelle quantité d’eau nécessaire pour nous laver intégralement sans gâcher une goutte d’eau : environ 3L d’un seau nous suffisait ! Et vous ?
Concernant les toilettes, nous avions à disposition des toilettes sèches, ce qui est commun pour un écovillage. Après plus de 6 mois à se balader d’écovillage en écovillage, nous étions habitués aux toilettes sèches. En revanche la nouveauté avec celles-là, c’était le SANS PAPIER. Exactement ! Sans papier toilette. Je vous laisse imaginer. De notre côté, nous ne l’avions par réellement pris au sérieux jusqu’au moment où, comme tout être humain nous avons eu l’envie d’y aller. Un peu d’eau et notre main droite ont été bien utiles…
En réalité, je peux vous le dire, nous en avons bien rigolé, et finalement ce moment anodin en apparence nous a permis de sortir de notre zone de confort et par la même occasion de prendre une claque sur notre superficialité occidentale. Ce sont ces petites anecdotes par-ci par-là tout au long de notre voyage qui m’ont appris à distinguer ce dont j’avais réellement besoin pour vivre et être heureux. J’ai expérimenté la sobriété heureuse alors qu’avant je ne la comprenais que dans son concept. Et je peux vous dire que je me sens tellement reconnaissant, libre et bien plus résilient que ce que je ne le pensais.
Un voyage riche en apprentissages
Nous sommes partis en tour du monde avec la peur de l’inconnu certes mais également avec une excitation et une motivation profondes. Notre voyage a duré 8 mois au total. Nous avons traversé 16 pays, visité 10 écovillages, rencontré 323 personnes et découvert un monde bienveillant et beau, riche en alternatives et interdépendant. Plus nous allions loin sur le globe et plus l’intérêt du local, de l’ici et maintenant, grandissait en moi. Acquérir un regard plus grand sur le monde m’a fait prendre conscience de l’importance et de la grandeur du vivre local. Voici ce que mon voyage m’a enseigné : « Chaque détail dans l’ici et maintenant, aussi petit qu’il soit, qu’il vienne de moi ou d’ailleurs, agit sur moi et sur le monde ». C’est en pensant à notre interdépendance que je peux dire que nous sommes tou·te·s important·e·s là où nous sommes.
Avez-vous déjà expérimenté VOTRE sobriété heureuse ? Si non, alors je vous invite à la découvrir dans votre quotidien en vous lançant des défis seul·e ou même à plusieurs pour mieux partager vos ressentis et expériences. L’idée n’est pas de vous restreindre mais plutôt de découvrir votre sobriété, celle qui fait l’équilibre entre vos besoins et le surplus, et qui vous fait accéder à une meilleure connaissance de vous-même en utilisant votre curiosité d’enfant. Cette sobriété heureuse dont je vous parle, vous la reconnaîtrez parce que généralement elle se situe juste en dehors de votre zone de confort.
Alors maintenant dites-moi, on essaye ?
Yoan Svejcar
De retour en France, ils s’activent pour mettre à profit et partager les connaissances qu’ils ont acquises dans ce tour du monde et pour faire le montage du documentaire. Ce dernier montrera pourquoi et comment des femmes et des hommes ordinaires ont décidé de passer de leurs idées aux actes et rejoindre un mouvement silencieux mais planétaire construisant une humanité résiliente qui soutient la vie.
Pour en savoir plus: https://www.facebook.com/IdeActes/