En 2011, Siméon et Alexandre, deux cousins, se préparent pour une traversée du monde en bicyclette ! Une décision qui va changer leur existence.
Le mercredi 5 janvier nous nous retrouvions sur la colline de la Croix-Rousse. L’annonce de la projection du documentaire d’Alexandre et Siméon a fédéré un large public. 

La charmante salle du Ciné-Café de l’Aquarium était pleine. Ambiance chaleureuse et feutrée. Un bar fermé, mais Emile, le programmateur, s’en est tout de suite excusé : « c’est à cause de la COVID, vous me pardonnerez ! ». Et comme c’était en effet à cause de la COVID, on lui a pardonné. L’Aquarium est un lieu de rencontre formidable, le paradis des cinéphiles, et l’ultime ciné-club de Lyon ! Des pans de murs entiers y sont recouverts de DVD. La décoration a été pensée avec beaucoup de style et d’originalité, générant une authentique harmonie. Je m’y suis tout de suite senti à l’aise. Des canapés et des fauteuils moelleux promettent un confort douillet. Ils sont encadrés par une sonorisation ample, claire et intelligible, et orientés vers un écran de bonne taille ; l’immersion sera de bonne qualité !

Des films et documentaires entourent le visiteur...
D’amateurs à professionnels

Emile nous accueille tous chaleureusement avant de laisser la parole à Siméon, un des deux pères de l’association On The Green Road. Il nous prévient que lui et son cousin étaient avant leur départ deux néophytes. J’ajoute que d’amateurs ils sont passés professionnels. Au vu de la qualité du montage et de l’harmonisation des images, j’imagine aisément la quantité de travail que cela a dû représenter. J’applaudis ! D’autant qu’aucun d’eux n’avait réalisé de documentaire auparavant, c’est à peine s’ils savaient se servir d’une caméra ou préparer une interview. Nous pouvons nous apercevoir que leur technique évolue en même temps que leur périple progresse. Ce qui est déjà en soi une véritable leçon de vie. En fait, en partant, ils ne savaient pas vraiment dans quelle aventure ils s’embarquaient… et tant mieux ! Comme le disait Mark Twain : « ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait ». Dans tout voyage il y a une part d’imprévu qu’il faut accepter. A vouloir tout prévoir, on ne part jamais. Ce qu’ils ne savaient pas, ils ont dû l’apprendre en chemin. Et comme ils n’étaient pas non plus experts sur les sujets de l’écologie, ils allaient devoir s’intéresser à ceux qu’ils allaient rencontrer. Ne pas savoir, c’est s’ouvrir à la découverte. Ils portaient simplement un rêve, un désir ardent de partir sur les routes et de croiser des personnes différentes de celles qu’ils connaissaient. Et pour cela, ils décidèrent de faire le tour du monde. A bicyclette !

Il fallait être inconscient ou courageux ou romantique. Ou les trois à la fois ! Je constate en tout cas que ce choix d’un véhicule modeste les a rendus abordables et sympathiques aux populations, il est probable que cela ait influé sur la nature des rencontres qu’ils ont faites. Ils se sont intéressés aux paysans et aux agriculteurs, à leur travail, à leur mode de vie, ils les ont interrogés sur leur rapport à l’environnement et leur ont demandé ce qu’ils pensaient du réchauffement climatique… Les témoignages sont sidérants. Ce documentaire m’a ému par la sensibilité et l’authenticité des êtres qu’il révèle. Du monde. Des plus modestes aux plus haut placés ! Nous nous attachons à chacun, car chacun est remarquable. Nous découvrons avec quelle ardeur, quelle intelligence, et quelle diversité ils sont liés aux beautés du monde. Le reportage rend clairement compte de la gratitude qu’ils ont de vivre et de partager cette Terre magnifique et du degré de conscience qu’ils ont du niveau effarant de destruction que nous avons atteint. Quelques solutions possibles sont abordées, mais je laisse au film le soin de vous les dévoiler.

Vue depuis la mezzanine de l'espace de projection
Les lumières se rallument
Le public est enthousiasmé. Emile lance alors un dialogue entre le public et Siméon. Chacun se montre curieux et désireux de partager ses propres anecdotes de voyage et ses réflexions sur la crise écologique. Quelques questions intéressantes sont posées. Puis, Siméon nous régale de détails inédits qui étoffent et complètent le périple auquel nous venons d’assister, mais vu avec un regard qui bénéficie du recul des dix années passées. Le temps… Il a partagé avec nous sa vision sur l’écologie. Je n’ai pas senti d’ambition politique, simplement une volonté de partager honnêtement et calmement sur ce sujet qui l’habite. Il m’est apparu comme un être doux, capable d’écouter et toujours désireux d’apprendre.

Il m’a semblé qu’en réalisant son propre rêve, Siméon a découvert en lui son goût d’aider les autres afin qu’ils puissent à leur tour réaliser le leur. Et c’est devenu l’un des leit motiv d’On The Green Road.

Emile et Siméon sur scène
La vertu du voyage
Je crois en la vertu du voyage, en sa capacité à changer nos vies et à nous ouvrir l’esprit sur ce qui est beau. Parce que le beau, le bon, l’essentiel, toutes ces réalités sont liées. Elles nous sont offertes, à nous de les cueillir.

Le voyage, ce n’est pas seulement une épreuve physique, c’est un élan de l’âme et du cœur. Avant nous tous, Kerouac s’en allait sur la route n’emportant avec lui qu’un sac de presque rien. C’était un acte de rébellion pacifique généré par une révolte intérieure contre ce qu’attendait de lui la société. C’était sa façon à lui d’être libre, mais pour chacun le voyage est une terre fertile susceptible de générer autant de rêves que de rêveurs.

Partir en pédalant ouvre grand les poumons, le cœur, l’esprit et la conscience. Partir nous fait oublier l’illusion pernicieuse que l’on est arrivé. Partir, c’est commencer…

Personnes discutant en fin de projection

Vous pouvez commander le documentaire On The Green Road pour, à votre tour, pouvoir le visionner.

Si d’aventure vous souhaitez assister à une projection de On The Green Road ou d’un autre documentaire de voyage inspirant, retrouvez les dates à venir sur les réseaux sociaux. Vous pouvez aussi choisir d’organiser votre propre évènement, en lien avec l’équipe évènementielle.

Vous pouvez aussi consulter la riche programmation de l’Aquarium Ciné Café, notamment ses soirées documentaires mensuelles organisées en partenariat avec la revue Silence.

Florian Chalvet, bénévole On The Green Road